Étrange mission que d’enregistrer ceux qui ne parlent d’eux qu’à de rares occasions. Certains sont gênés par ma caméra même si je fais en sorte qu’elle soit la plus discrète possible. Je roule, je filme, j’enregistre, je reprends la voiture, m’arrête et m’assois, prends un biscuit, deux biscuits – comment dire non quand on me les offre avec bienveillance ? – je m’attarde chez l’un me fait refouler chez l’autre. Et je recommence. « Pour quoi faire ? » me diriez-vous. Des fois, j’ai entendu « ce n’est pas un boulot, ça ne fait pas gagner sa vie ! ». Mais plus souvent, ils me disaient « c’est bien ça de se souvenir.
C’est pour la Mémoire ». Je préfère croire en cette seconde affirmation. Alors, je continue de visiter celles et ceux qui me laissent partager un coin de table et les histoires qui s’y racontent. Dernièrement, j’ai emprunté des nationales – la nationale 102 et la nationale N88 –, des départementales – la départementale 103, la départementale 38, la départementale 906 et la départementale 13 -, des communales tous azimut et parfois même des chemins peu carrossables, pour me rendre en Haute Loire. Là-bas, j’y rencontre des habitants des communes d’Allègre, de Brives-Charensac, du Brignon, du Puy-en-Velay et de Solignac-sur- Loire.
Je les interviewe pour leurs savoirs, pour leurs parlers, pour leurs gestes, pour leurs visages aussi. Et j’archive leurs récits pour qu’ils comptent parmi les témoins d’une époque. Et ici, là où vous vous trouvez maintenant, je vous propose de découvrir un condensé de nos échanges en explorant le web-documentaire A l’entour du Puy. J’espère qu’il attisera votre attention pour l’autre. C’est le but.
A l’entour du Puy
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